5 jours d’aventure au trek W du Torres del Paine

 

Magnifique, authentique, sauvage et imprévisible Patagonie. L’excitation du voyage est à son paroxysme. Levés à la fraîche à Puerto Natales, nous arrivons au fameux parc du Torres del Paine.

On peut faire le trek W en 5 jours, et il n’est pas particulièrement difficile par rapport à une rando de montagne classique. L’effort à fournir est dans la durée, contre pluies et vents. Le 6ème jour est en option pour sortir du parc. Heures de marche, nombre de pas, plan du parc, j’ai mentionné les informations que nous avons jugées utiles au fur et mesure que nous avançons.

 

Plan de marche du trek W jour par jour

 

trek w

 

 

JOUR 1 : Laguna Amarga -> Camping Las Torres

 

Nous entrons au parc Torres del Paine par le nord-est : la Laguna Amarga. Nous payons notre entrée : 21.000 pesos (30€ ou 42CAD) pour moi étranger, 6.000 pesos (8,50€ ou 12CAD) pour Francisca (chilienne). On fait un peu la queue car les bus en provenance de Puerto Natales arrivent en même temps, donc forcément on l’impression qu’il y a du monde, mais cela va relativement vite. On nous donne une carte du Torres del Paine, regardons les consignes à suivre en vidéo. Le passage est finalement rapide et bien organisé.

 

parc torres del Paine

Entrée Nord-Est du parc : Portería Laguna Amarga

 

Ça peut faire peur tout ce monde mais une bonne partie des randonneurs partent à la journée pour voir les tours sans faire le trek W dans son intégralité.

Suivant les conseils des 2 françaises croisées à Puerto Natales la veille, nous prenons un bus navette pour relier l’entrée à l’hôtel las Torres (3.000 pesos, 4,25€ ou 6CAD). Ce n’était pas une mauvaise idée car sur le chemin il n’y avait rien de spécial à voir et si c’est pour marcher à côté des bus et respirer la poussière, ça n’a pas grand intérêt.

 

Le top départ est donc donné, j’enclenche le podomètre et en avant ! Nous attaquons le célèbre et classique trek W, peut-être un peu trop classique pour certains mais il n’en reste pas moins inintéressant. Il permet d’avoir une belle vue d’ensemble sur le parc, tout restant sur des sentiers et est très abordable.

 

Je n’ai volontairement pas publié dans cet article les plus beaux spot du parc, mais des instants plus terre à terre de la vie du randonneur. En effet, certains voyageurs préfèrent garder la surprise des meilleurs panoramas. Pour les plus curieux, nos 20 photos les plus séduisantes du parc sont publiées ici

Nous partons sous un jour radieux, le soleil est de la partie, pourvu que ça dure ! Nous commençons surtout par perdre l’embout de protection des bâtons. Pas malins nous sommes, nous n’utilisions pas de bâton jusque là et du coup, nous avons oublié d’ôter ce bout de caoutchouc. Et dire que c’est une amie qui nous les avait gentiment prêtés.

Pas grave, on fait donc quelques centaines en arrière pour le retrouver mais bon, inutile d’espérer, on déclare le premier objet perdu (au bout d’une heure !).

 

Il en a fallu peu pour que le temps se dégrade. Ça goutte un peu puis ça pleut vraiment. Heureusement nous arrivons tout juste au refuge El Chileno, première arrêt du trek W. La pluie s’intensifie et nous profitons d’être à l’abri pour se faire une petite soupe. Cuisiner est interdit, mais en échange l’eau chaude est donné (en tout cas nous n’avons rien payé) avec les mugs. L’ambiance dans le refuge est chaleureuse, bonne musique et les rencontre se font facilement (avec 2 autres français encore une fois).

 

torres del paine w

Le potage est déjà le bienvenu pendant qu’on sèche

 

1 heure passe, la pluie s’est calmée et nous repartons. Pas fous, on met les ponchos, l’histoire de ne pas arriver trempés. 1h45 seront nécessaires pour arriver au campement. En vérité les sacs sont lourds, on a mangé pour 5 jours et les épaules morflent. C’est le premier jour et on lutte déjà pour porter les sacs, en avançant avec les ponchos sous la pluie !

 

Arrivés au campement Torres, nous présentons la réservation au garde parc puis choisissons un emplacement plat et pas trop mouillé pour éviter les fuites de la tente. Seul hic, on trouve pas la tente !

Je crois qu’elle est restée au refuge « El Chileno », lors de la pause. Enfin j’en suis sûr, on l’aurait entendu si elle était tombée du sac, à moins que quelqu’un ne soit parti avec…

meteo torres del Paine

Vive la pluie et on a perdu la tente !

 

Nous n’avons pas d’autre choix que de redescendre. Le campement Torres de la CONAF n’a pas de tente en rab et c’est notre seul moyen de passer la nuit (sous la pluie encore). Cette fois on laisse nos gros sacs lourds pour aller plus vite. C’est repartit avec seulement le petit sac à dos et le poncho. On a mis 1 heure pour revenir au refuge El chileno. La tente est retrouvée, à l’endroit où nous l’avions laissée. Nous revoyons le couple de français croisés dans l’après midi et devons lui expliquer (peu fièrement) pourquoi nous sommes ici. Nous repartons au campement Torres. 1 heure plus tard, nous arrivons enfin au campement, las et fatigués.

 

La journée n’est pas finie pour autant, montage de tente, cuisine dans l’abri prévu à cet effet. Tout est franchement pas simple quand le temps est humide. 21 heures : il fait encore jour mais au file dans le sac de couchage intégralement vêtu : il fait froid.

 

Nombre de pas effectués ce 1er jour : 29.600

 

 

JOUR 2 : Des « Tours » du Paine au Camping Francés

 

On ne le sait pas encore, c’est la journée la plus dure du trek W qui nous attend. Le but étant de voir les 3 fameuses tours de roche donnant leur nom au parc avant le lever du soleil, il va falloir mettre un réveil. Le soleil se lève à 5 heures sous ces latitudes pendant décembre, on retranche 45 min de marche selon le plan, il faut partir à 4h15.

 

« J’ai beau être matinal, j’ai mal »

 

3h50 : je me lève enfile un second pantalon, ajoute mon coupe vent au pull et 2 t-shirts, j’ai encore froid. Je me remue un peu histoire de me réchauffer tout en faisant chauffer de l’eau, à mettre dans le thermos. Bizarrement, je ne suis pas le seul debout, d’autres ont le même plan que nous. Ça va, je ne suis pas fou ! Nous avons appris au campement suivant que les températures oscillent entre 2 et 4 degré le matin, sympa le camping en Patagonie pendant l’été !

Nous mettrons 1 heure pour monter, on arrive après l’heure prévue mais on a rien loupé, il n’y a pas de soleil. Nous sommes accueillis par des flocons de neige vers les 800m d’altitude et les tours sont dans la brume. Heureusement que l’eau chaude dans la gourde (enfin plutôt tiède) va nous permettre de boire un bon café soluble. Nous resterons 1 heure à observer calmement le lac en altitude, cherchant vainement à voir las « Torres » intégralement.

 

Nous prenons alors le chemin du retour, on a froid et un long parcours nous attend pour la journée. Le garde-parc annonce 5 heures de marche pour nous rendre au camping « francés ». La tente est repliée mouillée et je prépare une casserole de riz pour le midi.

 

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Cabane des gardes-parc peu avant Noël

 

L’usage de cuisine à gaz n’est autorisé qu’uniquement dans les campements. Voilà pourquoi il vaut mieux penser à cuire son riz par exemple le matin pour le manger froid au déjeuner en milieu de parcours.

 

Le soleil apparait enfin. On commençait à se lasser sérieusement de l’eau, ce qui nous permet de déjeuner au bord de la rivière.

Nous constatons qu’il y a toujours autant de monde sur cette partie du trek W. En fait, on se retrouve avec les randonneurs qui font le parcours à la journée. Ce sont les seuls à avoir des petits sacs, sans campements sur le dos.

 

Plus tard, on tombe sur ce panneau qui nous fait bien plaisir : un raccourci.

 

trek w

Un raccourci, cool !

 

Le parc prend d’un coup un autre visage. Le sentier devient étroit et bordé de végétation en tout genre. Les randonneurs se font moins nombreux, le circuit devient bien plus sympa. Inconsciemment on s’embarque sur un chemin de 13km, en plus des 5 heures de marche déjà réalisé le matin ! Je n’ai pas vraiment compté les heures totales avec le plan remis à l’entrée. Ca n’avait que peu d’importance car le but étant de suivre le programme fixé à cause des réservations obligatoires que nous avions dans les campings.

parc national torres del Paine

Le vent est si fort que les arbres poussent de biais

 

Comptez bien les heures de marche avant d’effectuer les réservations pour dormir. Cette petite erreur nous a valu 12 h de marche effective, soit une journée d’environ 15 heures avec les pauses (4h50 -> 20h).

 

On en a néanmoins pris plein les yeux le long sentier longe le lac Nordernskjöld, c’est de toute beauté. Dommage pour ceux qui ne font le parcours qu’à la journée, ils vont rater ça ! Ce serait manquer aussi les bourrasques de vents en plein face, si fortes et si incessantes que les arbres poussent penchés.

 

On commence à en avoir plein les pattes, nous avons vraiment hâte d’arriver. En passant par le camping de Los Cuernos, je me suis vraiment demandé si on ne pouvait pas s’arrêter là, mais ça n’aurait fait que reporter le trajet pour le lendemain. En plus selon les infos que j’avais, il était indiqué 1 heure entre les 2 campings, on était plus à ça près.

 

Inutile de vouloir en faire trop en 1 seule journée. Nous avons « manqué d’apprécier » une partie du chemin parce que notre esprit étant trop occupé à vouloir supporter la fin du trajet qu’à admirer ce qui s’offrait devant nous.

 

Patagonie chilienne

Depuis la plage de galets entre le camping Cuernos et Francés

 

L’arrivée au camping Francés fut un vrai soulagement, comme un but impossible à atteindre, La chance nous sourit en cette fin de journée. Le gars de Fantastico Sur nous a donné une plate-forme avec une tente déjà montée à la place d’un simple emplacement de camping. Bravo et merci à Fantastico Sur pour votre sympathie.

 

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Plate-forme très pratique pour poser les tentes sur la colline escarpée – Camping Francés

 

Un minimarket se trouve en bas du camping au bord du lac. Il est vrai mini, je n’ai vu que de la bière du vin et du pisco. Une « cerveza austral » m’a suffit pour 4.000 pesos (5,70€ ou 8CAD).

 

Entre les 2 cartes que nous avions, les panneaux indicateurs et les paroles des gardes parc, les temps de marche annoncés ne correspondaient jamais. Prenez toutes les infos, faites votre moyenne selon votre rythme et votre chargement sur le dos. Néanmoins la plus fiable reste les infos sur la carte remise à l’entrée.

 

Nombre de pas effectués : 42.700

 

 

JOUR 3 : La Vallee del Francés

 

Le troisième jour sera un peu plus relax. D’abord parce que nous marcherons moins et aussi et surtout nous n’aurons nos gros sacs d’une tonne. Nous avons juste d’abord à changer de camping, du Francés à l’Italiano, administré par la CONAF et donc gratuit. En 30 min c’est réglé et installons la tente au soleil que l’on avait pliée mouillée 24 heures auparavant. Je prépare une gamelle de riz, que nous mangerons froid quand l’envie se fera.

 

La Vallee del Francés est la partie centrale du trek W. L’objectif est de grimper jusqu’au mirador Británico, un cul de sac haut perché depuis lequel la vue n’est que montagne à quasi 360 degrés. Désormais on se fie beaucoup plus au temps de parcours inscrits sur la carte du parc remise à l’entrée. On devrait en avoir pour 3 heures d’ascension puis 3 heures de descente, ce qui a été effectivement le cas.

photo torres del paine

Vallee del Francés

 

D’un coup retentit comme un bruit de tonnerre au loin, nous avions déjà entendu ce grognement la veille, pensant qu’un orage allait arriver. Rien à voir avec l’orage, c’est en fait le bruit provoqué par les chutes de neige, dégringolant le mont tout blanc face à nous. Ce bruit de tonnerre revient assez souvent. Le jeu consiste à chercher rapidement la mini avalanche avant que la nature ne retrouve son calme.

 

torres del paine

La montagne rugissante

 

La richesse du parc du Torres del Paine se révèle. Cette nouvelle partie de la réserve naturelle montre un visage différent. J’ai l’impression d’être dans une forêt de lutins, comme dans les contes. Tantôt on traverse les sous-bois, tantôt on grimpe sur les rochers. Au moins ici, il y a peu de vent et comme il ne pleut pas, la journée est très agréable. Je donne une mention spéciale au cimetière d’arbres, comme je l’ai renommée. Tous blancs comme neige, libres de feuillage, on dirait un désert de squelettes, dressés sur les rochers, sans aucune verdure. C’est magnifique.

 

A gauche, on peut observer les « Cuernos del Paine« , montagne en forme de cornes, aussi connues que les fameuses « Torres », observées la veille. Certains préfèrent les cornes que les tours, je n’y accorde pas de préférence, je suis juste resté envouté par les chutes de neiges du mont Francés.

Le mirador est un très beau spot, surplombant la forêt, et offrant un admirable point de vue. Le moment est opportun pour déguster notre gamelle de riz nature, où règne le calme et la tranquilité.

 

Retour au campement on prend le temps d’explorer notre nouveau chez nous. Plus espacé que le campement de « Las Torres », celui-là est en plus équipé de toilettes sèches, une vrai révolution se met en marche au Chili, concernant le développement écologique des installations. Depuis 2 ans environ j’ai noté des évolutions dans le tri des déchets par exemple. On trouve plusieurs poubelles, une à verre, une pour le carton, une autre pour les matières organiques. L’évolution va dans le bon sens, préserver notre planète s’imprime doucement dans les esprits.

 

patagone

Toilettes sèches du campement Italiano

 

Du campement Francés au campement italiano + la Vallee del francés : 6h30 de marche.

Nombre de pas pour ce 3ème jour : 23.200

 

 

JOUR 4 : Campement Italiano -> Refuge Grey

 

Plus les jours passent plus le trek W devient facile. D’abord, on est rodé puis muscles et articulations savent à quoi s’attendre de nos journées. Ensuite le sac s’allège au fur et à mesure que le garde manger se vide et 3ème point, la partie sud-ouest est plus abordable que la partie du nord-est. Sans le savoir, on a commencé par la partie la plus dure du trek W.

 

Torres del Paine trek

Aller, vous me suivez ?

 

Notre première étape, c’est le camp Paine Grande, autre point de passage si on attaque le trek W ou la grande boucle O par le sud. Même si vous n’y logez pas, c’est un très bon spot de ravitaillement. Grande cuisine couverte et fermée, prises électriques, on peut s’y sustenter à l’abri du vent.

Plus de gaz ? Pas de soucis, de nombreux voyageurs y laissent leur bouteilles, ainsi il est possible d’en prendre une si besoin. Et en cas de besoin, du wi-fi est même disponible, 5 dollars pour 30 min ou plus à prix dégressif. On aurait bien souhaité se connecter mais ce n’était pas possible car le système demandait un confirmation de sécurité pas sms et on avait pas de réseaux GSM, donc tant pis pour eux et pour nous par la même occasion. C’est pas qu’on est des accro-dépendants du web, mais c’est parfois une nécessité pour gérer notre entreprise de noeuds papillon en ligne.

 

Le ventre de nouveau rassasié, nous repartons pour le refuge Grey. On a mis 4 heures, sans courir. Longer le lac « Grey », est fabuleux. Se laissent observer des petits îlots verdoyant, des panoramas grandioses, et clou du spectacle : des icebergs ! J’en avais encore jamais vu grandeur nature.

On croise les doigts pour que la pluie n’arrive pas, car c’est bien obscur à l’horizon. Nous devons déjà nous débattre avec les rafales de vents, parfois à ne plus pouvoir avancer lors de fortes bourrasques. Mes lunettes de soleil se sont mêmes envolées, déboitant l’un des verres lors de la chute. Prenez un cordon pour vos lunettes !

 

Mathieu Guillouzo

 

Cette fois, on n’y pas échappé, le soleil nous a abandonné pour laisser place (encore) aux pluies. On s’arrête pour mettre le poncho et terminer les 2 km restant le plus sec possible.

 

Une bonne douche nous fera le plus grand bien. Malheureusement, comme il n’y a de l’eau chaude qu’entre 19h et 22h, c’est un peu la cohue et il faut faire la queue. Si vous pouvez attendre vers 21h30, ce sera plus calme. Nous décidons d’aller nous réchauffer dans la salle à manger du refuge. C’est l’occasion d’aller prendre un apéro : pisco sour por favor ! Pas donné l’pisco, il y en a pour 5.000 pesos (7,12€ ou 10CAD) et c’est de la fabrication industrielle embouteillée. Franchement Vertice, vous me décevez mais rentabilité oblige manifestement. Afin de compléter votre repas, un mini-market saura vous dépanner côté camping, pâtes, riz, gâteaux, gaz… de quoi survivre avant de poursuivre son chemin.

 

Nous avons maintenant bien chaud, il va falloir retourner à notre tente humide et froide. Le vent est toujours de la partie, on le sent passer même dans la tente. Je suis bon pour enfiler 2 pantalons, 3 t-shirts et pull si je ne veux pas avoir froid dans mon sac de couchage. Bonne nuit.

 

Nombre de pas réalisés aujourd’hui : 30.900

 

 

JOUR 5 : Du Camping Grey au camping Paine Grande (fin du trek W)

 

Ce matin nous avons pris le petit déjeuner au refuge. C’est pas désagréable de retrouver un peu de confort autour d’une table avec du café, des céréales, des toasts grillés, des tranches de fromage, un p’tit déj bien chilien pour 8.000 pesos (11,40€ ou 16CAD).

Nous recroisons un groupe qui a fait le même le chemin que nous la veille. Très sympas, l’un d’eux vient nous proposer un bandage pour soulager l’articulation du genoux. On accepte volontiers. Ce petit déjeuner fut vraiment réparateur !

 

Réparation des articulations

Réparation des articulations

 

A 10 min du camping, il faut absolument aller au mirador du glacier Grey, clou du spectacle de la branche sud du trek W. On y observe le glacier de plus près. Le gros sac reste dans la tente, de tout façon on perdrait l’équilibre avec du poids sur le dos et le vent qui souffle.

Il seraient possible d’aller marcher sur le glacier avec des chaussures à crampons mais n’avons pas cherché plus. Nous ne pouvions rester plus longtemps ici et devions revenir à Puerto Natales. D’où l’intérêt de bien préparer ses activités pour savoir ou dormir ensuite.

 

Mathieu Guillouzo

Observation des icebergs venant s’échouer

Le retour à Paine Grande nous semblé bien plus facile qu’à l’aller, probablement parce que nous étions moins pressé d’arriver et que nous connaissions le chemin. Quoi qu’il en soit, on a encore évité la pluie de justesse et n’avions aucune envie de revêtir le poncho.

 

Le parcours du trek W s’achève ici au camping « Paine Grande » au bout de 5 jours de marche. Nous avons 2 solutions pour sortir du parc :

- soit prendre le catamaran jusqu’à Pudeto

- soit repartir à pieds jusqu’à l’entrée sud du parc

 

Seulement voila le tarif du bateau est prohibitif, 18.000 pesos (25,60€ ou 36CAD) par personne, et vu qu’ils ne prennent pas la carte bancaire, c’est vite réglé, on va repartir à pieds.

On reste donc au camping Paine grande pour reprendre des forces. Ne nous restant plus qu’un repas dans le sac à dos, on dîne au resto sur place. Un vrai plaisir de manger au chaud, tout servi, et différent que du riz. Le prix est celui d’une brasserie : 13.000 pesos (18,50€ ou 26CAD).

 

La journée se terminera par une petite douche. En fait non : il n’y avait pas d’eau chaude. Juste un lavage de pieds avant d’aller se coucher et au plumard, demain le réveil sonnera à 5h.

Nombre de pas effectués : 21.500

 

pantagoni

 

 

JOUR 6 : Camping Paine Grande -> Sortie du parc

 

Encore une fois le climat patagonien a eu le dessus. Les pluies abondent et nous suivront jusqu’à la fin. Heureusement je suis étanche, pas comme la tente. 4h30, réveillé par des gouttes d’eau me tombant sur le visage. J’ouvre les yeux. Je constate que mon sac a déjà trinqué avant moi et ma part de clafoutis de la veille que j’avais mis de coté commençait à faire grise mise.

Avant qu’il ne soit trop tard, je la mange. Chaque morceau de nourriture est important maintenant. Le jour déjà levé, je rassemble les affaires et pars cuisiner la dernière dose de riz du sachet. Mauvaise idée, la cuisine est fermée. Décidément ce camping géré par « Vertice » est un peu naze, pas d’eau chaude, pas moyen de cuisiner quand on a besoin, je me demande bien pourquoi on a payé 6.000 pesos (8,54€ ou 12CAD) chacun !

 

On plie la tente sous la pluie, il faut partir maintenant. La distance à parcourir pour récupérer le bus vers Puerto Natales est de 17km, soit 5 heures de marche (avec nos sacs de 15kg) selon la carte. En regardant la carte vous verrez qu’il est écris que ce sentier est fermé du 1er novembre au 31 mars, soit en pleine haute saison ! Plutôt étrange quand on sait que des gens y sont passés une semaine plus tôt. Serait-ce pour faire marcher la pompe à fric du catamaran ?

 

Sur les 17 bornes, 4 environs sont vallonnés (au début notamment), et le reste est tout plat. La difficulté, c’est le poids du sac et la pluie, oui encore et elle nous use jusqu’au bout. On aimerait bien s’arrêter pour s’asseoir par terre mais c’est trempé. Pour retirer le sac il faut ôter le poncho mais pareil on veut pas se faire mouiller. Déjà que les chaussures ont doublé de poids, ça devait arriver : j’ai les pieds imbibés.

 

photo torres

5h30 de marche sous la pluie, c’est cool non ? grrrrr

 

Nous arrivons à 12h au siège administratif de la Conaf, 5h30 plus tard. Sans petit déj, on a faim. Je cuisine la dernière dose de riz restante que l’on avalera dans le bus, sur le retour à Puerto Natales, affamés, épuisés et les pieds trempés.

 

Nombre de pas effectués : 27.800 pas

 

trek Patagonie

Même sous la pluie, le Torres del Paine a son charme

 

C’est ainsi que nous achevons notre trek W du Torres del Paine. Vous l’entendrez à nombreuses reprises, en Patagonie on vit les 4 saisons, comme j’ai nommé la vidéo, dans la même journée (sauf qu’il ne fait jamais bien chaud)

 

En 6 jours, nous avons cumulé 175.700 pas, ce que équivaut à environ 123 km sur terrain sans dénivelé. Le Torres del Paine reste toujours incroyable en tout temps, et ne cessera de surprendre les téméraires randonneurs.

 

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