Un trek à Santiago pour observer les condors

 

Comme beaucoup de français venant au Chili, je suis très attiré par la beauté des paysages, ses reliefs et sa diversité naturelle. Cela tombe bien car dans mon entourage de Santiago du Chili, je connais quelques sportifs, qui savent où s’évader, le temps d’une demie ou d’une journée entière, loin du tumulte de la ville, à la recherche de tranquillité et d’émerveillement. Approuvé par ma belle-soeur et son compagnon, je pars pour un trek à Santiago, cette fois dans le Cajón del Maipo, au Mirador des Condors.

 

Faune parc national lagua del laja

 

Comment faire un trek à Santiago et loin de la ville

Ce trekking présente un double intérêt, le sentier en lui-même menant sur un point de vue imprenable sur la vallée et les montagnes, ainsi que la possibilité d’observer des condors, majestueux oiseaux des Andes. Afin de profiter de la fraîcheur matinale, je pars à 6h30 de Santiago. C’est l’été au Chili, donc il fait déjà jour et nous sommes vendredi pour éviter les éventuelles affluences du week-end. N’ayant pas de voiture j’emprunte le métro puis un « Taxi colectivo », direction San José de Maipo. Le taxi me dépose 4 km avant son terminus, au croisement avec la route G-345. Il me reste encore 20km à parcourir direction « El Alfalfal » avant d’entamer le sentier, aucun transport en commun n’existe dans cette direction, je dresse donc mon plus beau pouce, sort ma pancarte en carton, attendant qu’un sympathique conducteur m’emmène avec lui. C’est bien là que commence l’aventure.

Certes, j’aurais pu louer une voiture, ou m’en faire prêter une, mais pas envie, j’aime la débrouille, et rencontrer les habitants pour discuter un peu. Je suis monté dans 3 véhicules pour parcourir les 20 km, et n’en ai marché que 4, pas mal non ? Peu d’habitations dans le secteur mais plutôt des travailleurs venant extraire une matière appelée « el Yeso » (du plâtre). Beaucoup de camions circulent, des bus pour entreprises, des pick-up rouges. Enfin j’arrive au départ du sentier, 3 heures après être parti de la maison, le soleil commence déjà à bien chauffer.

 

trek Chili

 

 

Des cactus et végétation locale

trek Santiago

Je jubile à la vue de tous ces cactus, j’en suis fan. Ils peuplent la montagne avec des arbustes tout secs. La végétation doit être sacrément résistante pour pousser ici, le terrain est vraiment aride. J’ai même vu des cactus complètement desséchés ! En cette fin décembre, ils sont en fleurs, unique douceur de cette plante, invitant les insectes butineurs à s’en approcher.

Le chemin est bien balisé, par des cailloux sont placés de façon à ne pouvoir se tromper et des repères blancs sont accrochés aux arbres. L’ascension est constante, et les moments de plats sont occasionnels, ça monte tout le temps mais progressivement.

La difficulté c’est aussi la puissance du soleil, je ne regrette pas ma casquette, la crème solaire et la bouteille d’eau. Un trek au Chili ne s’improvise pas ! Je m’offre des pauses pour respirer peu.

 

trekking santiago

 

La vue sur les montagnes commence à être vraiment intéressante, j’ai hâte d’atteindre le sommet ! En chemin, vous rencontrerez une habitation, proposant ses produits tels du fromage de chèvre, ou un mote con huesillo, et si l’envie devient trop pressante, éventuellement des toilettes (500 pesos). A ce stade, les 2/3 de l’ascension sont derrière moi. Je m’aperçois que la flore change ici, les cactus disparaissent, laissant place à un peu plus de verdure, des arbres natifs sont plus nombreux.

 

 

Un trekking au Cajon del Maipo donnant sur toute la Vallée du Rio Colorado

1h45 plus tard, j’arrive au sommet après 4,5km de marche, le mirador est à 2031m d’altitude. La vue est imprenable sur la vallée, le précipice est abrupte, de 800m ! Les formes et couleurs de la roche attire mon attention, un bleu grisé ressort par endroit. Cela vaut vraiment le coup de faire un trekking au Cajón del Maipo. Je n’ai pas encore vu de condor, mais à justement il y en a un qui vol en contrebas. Je me déplace mais il ne revient plus.

J’aperçois soudainement 2 ombres au sol, je lève la tête, apparaissent 2 autres rapaces, mais ce ne sont pas des condors, ils vont vite et je suis éblouis par le soleil pour bien les observer. Je profite pour m’asseoir un moment, manger un morceaux, un avocat, quelques fruits et boire un coup. En attendant à nouveaux les condors, le panorama offert ne laisse pas de place à l’ennui. Un peu plus tard, en voilà un, il passe au dessus de moi avant de s’éloigner. N’ayant pas le matériel adéquat avec moi pour les photographier, les deux photos de condors de ce billet sont du parc Laguna del Laja, visité il y un an. Cela vous donne une idée de la taille du rapace (jusqu’à 3,50m d’envergure).

 

trek chili

 

trekking Cajon del Maipo

Vue sur la Vallée du « Rio Colorado »

 

faune du Chili

Condor pris en vol (celui-ci est du parc Laguna del Laja)

 

trek à Santiago

Mirador des Condors

 

Après 1 heure d’observation, je suis comblé. Je croise une famille de français, qui arrivent au pas de course. J’attaque la descente, me laissant emporter par le dénivelé. Je croise d’autres randonneurs chiliens, ayant décidés de rebrousser chemin, puis plus tard deux brésiliennes, abattues par le soleil, me demandant combien il leur restait à parcourir. Quelle idée d’attaquer cette ascension à l’heure la plus chaude de la journée ! Je me rend compte que plus on descend plus on gagne des degrés, la différence est marquante, d’où l’intérêt de commence tôt.

50 min plus tard, je suis de nouveau dans la vallée. Je ressors mon pouce et ma pancarte en carton. La chance me sourit à nouveau, je suis en pris par un habitant de Los Maitenes puis ensuite par une dame jusque San José de Maipo. De retour à la civilisation, je me pose un instant, le temps d’une empanada plus repart par le bus, direction Santiago.

 

Infos importantes pour ce trekking au Cajón del Maipo

 

- Cette randonnée est à la portée de tous, avec des conditions physiques normales. Eviter d’y aller à 14h en été, car le chemin est très exposé au soleil.

- Prendre au moins le minimum vital, bouteilles d’eau, couvre-chef, chaussures de rando et crème solaire. En hiver, les plus hauts sommets sont enneigés, n’oubliez pas l’appareil photo !

- Le trek n’est pas accessible en transports en commun, le stop est faisable surtout quand on est seul et qu’on parle espagnol, sinon cela perd un peu d’intérêt et ce sera fastidieux. L’autre alternative est d’y aller avec un guide, qui vous prendra en charge depuis Santiago, et offrira l’assistance nécessaire en cas de problème. L’avantage de l’accompagnement est aussi de répondre à vos questions, concernant la faune, la flore ou autres infos locales. Consultez ici plus d’infos pour ce trek avec guide.