3 haltes à ne pas manquer au bord de la ruta 5 sud

 

Inutile de vous préciser comment ces derniers jours sont passés affreusement vite ! Nous voici au 12ème jour et l’heure est venue de remonter pour Santiago. Les 780km séparant Pucón et Santiago sont assez longs pour être parcourus en 1 seule journée, même avec l’autoroute ruta 5 ! Procéder à des haltes rend le voyage plus digeste, offrant la possibilité de découvrir d’autres lieux avec à la clé des expériences imprévues.

 

De Santiago à Pucón J12-13 sur la ruta 5 : entre chutes d’eau, Talca, et ateliers d’osier

 

 

Saltos del laja

Les chutes d’eau de Saltos del Laja

 

 

1ère halte : Les chutes d’eau de Saltos del Laja

 

Ah ces cascades non loin de l’autoroute ! Plutôt que de s’arrêter dans une vulgaire aire de repos, mieux vaut se dégourdir les jambes ici. Partis de Pucon depuis 3h, nous aimerions bien déjeuner et changer d’air. Les cascades Saltos del Laja, sont situées au nord de Los Angeles (on reste au bien au Chili je vous assure !). Une fois à leur hauteur, nous prenons la bretelle de sortie de la ruta 5, et arrivons comme dans un petit village, semblant hautement fréquenté. C’est là. Les places de parking ne courent par les rues, surtout celles à l’ombre. Nous nous sommes garés en prenant un petit chemin sur la gauche, menant vers des places ombragées au bord des restaurants. Trouver un resto ne sera pas un problème, il y a plein de rabatteurs ici.

 

Visiblement nous ne sommes pas les seuls à avoir eu la même idée en s’arrêtant là, il y effectivement beaucoup de monde. Sur le chemin vers les chutes, cette foule me fait penser à la dune du Pilat en plein été. Les chutes sont quand même grandioses, depuis le temps que j’en entends parler ! En s’approchant, la brume d’eau offre un rafraîchissement. Plus au calme, un chemin sur la gauche permet de prendre du recul et de la hauteur sur la scène, nos mettant à l’écart de tout ce petit monde qui fait trempette ou bronzette.

 

chutes d'eau Saltos del laja

 

Les cascades Saltos del Laja, sont parfaites pour s’arrêter le temps d’une pause. N’y allez pas en espérant vous ressourcer, la foule est pesante mais le site est 100 fois mieux qu’une banale aire de repos permettant de respirer autre chose que des odeurs de station service.

 

 

2ème halte : une nuit à Talca

 

Alors pourquoi Talca nous ont demandé les chiliens à maintes reprises, surpris de notre choix ? La curiosité tout simplement dirais-je, et puis y résident quelques 200 000 habitants, ce n’est pas rien tout même ! En s’arrêtant à Talca pour avons parcouru plus de la moitié du chemin entre Pucón et Santiago, ce qui nous laissait le temps d’arriver tranquillement dans la capitale le lendemain. Nous avons appris qu’à Talca s’est signée l’indépendance du Chili, enfin selon ses habitants, car d’autres preuves montreraient que cette dernière s’est en effet signée à Concepción. Encore un fait au Chili qui ne met pas tout le monde d’accord, impliquant même les historiens entre eux. Enfin peu importe le Chili est bien un pays indépendant depuis plus de 200 ans et nous sommes contents d’y être !

 

Talca

 

Une fois de plus le quadrillage des villes retient notre attention, c’est d’autant plus pratique quand on est touriste. Vous savez où vous êtes par rapport à la place d’armes et par conséquent pour vous orienter. Pax exemple, si vous êtes « calle 3 sur » (3ème rue sud) et vous vous allez « calle 7 poniente » (7ème rue ouest), bien il ne faut que remonter 3 rues vers le nord et 7 rues vers l’est. Ce n’est pas merveilleux ? ;) C’est juste pratique mais manque un peu de charme tout de même à mon goût.

 

hostal Talca

 

Nous avons passé la nuit au Zeco hostal justement dans la rue 7 poniente. Très sympa, très zen, avec une terrasse ombragée dans le jardin et une bibliothèque dans laquelle j’aurais bien dévoré des livres. Seul bémol, la proprio voulait nous faire payer plus que le prix réservé en y ajoutant ses frais booking. Quel culot ! Dans aucun établissement auparavant cela s’est passé ainsi. J’ai refusé et elle a finit par céder après un long moment (par téléphone car la jeune fille à la réception n’avait pas ce pouvoir de décider du prix). Je crains qu’elle applique ce tarif à chaque visiteur, attention si vous allez chez elle ! Ce n’est pas notre première surprise avec booking alors quand nous pouvons passer par une autre plate-forme, on se s’en prive pas.

 

 

3ème halte : Chimbarongo, roi de l’osier

 

Chimbarongo

 

C’est notre ultime arrêt au bord de la ruta 5. Le village de Chimbarongo est connu pour ses ateliers où se confectionnent des objets en osier. Il y en a de toutes les tailles, du petit abat-jour au candélabre public, en passant par la table de salle à manger pour 10 personnes ! Nous y sommes passés courant janvier, même le sapin, la crèche et le traineau du père Noël sont en osier ! Quel boulot !

 

Ne trouvant pas les artisans-vendeurs, nous demandons à un monsieur dans la rue pour qu’il nous guide. Il nous indique un chemin, plus loin du centre, mais pas sûr non plus le gars, nous doutons. Je précise que nous souhaitons voir où les objets en osier sont conçus. Tenace avec la ferme idée de nous rendre service, il demande à 3 personnes dans la rue, il était même prêt à nous emmener en voiture ! Il se trouve que les vendeurs sont sur le bord de l’autoroute, là où il y a plus de passage. Plutôt que de voir de marchands, les artisans nous attirent plus ainsi que le village en lui-même. Enfin il nous indique une adresse, réconfortant nous y allons.

 

discussion avec chilien

Eh bien Monsieur, ils sont où les artisans de l’osier ?

 

 

L’atelier Ortega

 

Nous arrivons devant une petite maison. Miguel nous ouvre d’abord sa grille, nous invite à entrer sans vraiment savoir ce que nous voulons. Rien n’est exposé, ici il ne se vend rien, c’est uniquement un atelier de fabrication. Depuis l’extérieur, c’est juste une maison. Dedans deux autres personnes manipulent l’osier avec une telle habilité ! En 1 coup de couteau puis un écarteur, voilà une grosse tige séparée en petits brins. C’est cool et puis nous lui posons plein de questions, pourquoi il y en a de différentes couleurs, comment l’osier se travaille ? Je crois que tous sommes ravis de cet échange, autant nous-même que Miguel, nous ressentons clairement la passion pour son métier.

 

Constatant notre intérêt manifeste, il nous invite à passer dans une grande pièce dans l’arrière maison. D’autres outils permettent d’adapter les brins d’osier selon la création voulue : pour aplatir la tige ou en séparer le coeur de l’écorce. Bref, nous sommes vraiment contents de l’avoir rencontré. Tout en discutant Miguel se met à enrouler une tige encore humide, puis la tresse, puis l’enroule, hop en 1 minute, voilà une bague dont il nous fait cadeau !

 

osier

 

osier

 

Miguel regrette que personne ne semble poursuivre le travail de l’osier à Chimbarongo. Les ateliers disparaissent peu à peu et craint que dans 15 ans, quand il aura pris sa retraite, plus aucun atelier n’existera. Les jeunes n’ont plus le goût des affaires familiales, ils préfèrent partir à la ville (Santiago) pour occuper des postes dans de plus grandes entreprises. C’est ainsi qu’il voit leur avenir à l’atelier. Avant de partir, Miguel nous offre un petit abat-jour pour lampe de chevet, probablement reconnaissant d’avoir apprécié son travail. Nous le remercions par un pourboire qu’il refuse, mais nous insistons, il l’a bien mérité, je me dois de lui glisser un billet de 5000 pesos dans la poche.

 

Comment se rendre à l’atelier de Miguel « Mimbre Ortega » ?

Depuis place d’armes, prendre la rue Javiera Carrera. L’atelier se trouvera sur le côté gauche, entre les rues « Los Aromos » et « Los Alamos ».

 

L’atelier « Mimbre El Faro »

 

Nous nous rendrons dans un autre atelier : « Mimbre el Faro », juste pour satisfaire notre curiosité. Ici ils fabriquent surtout du gros mobilier. Oui ce sont des jours, voires semaines de travail pour créer des fauteuils, des canapés, des tables à manger pour 10-12 personnes !! C’est impressionnant. Je me alors compte que c’est assez courant au Chili, les copains en ont sur leurs terrasses de jardin. L’osier, qui se dit « Mimbre » [mime-bré] en espagnol, c’est robuste et reste dehors du moins une bonne partie de l’année. Le monsieur nous explique qu’il refait des chaises détériorées, ou cassées mais avec un tissage plus serré pour résister plus longtemps. Nous avons même la chance d’en voir une sous nos yeux se refaire une beauté.

 

Comment y aller ?

L’atelier « Mimbre el faro » est situé rue Miraflores (rue principale), entre Manuel Rodriguez et Pasaje 12.

 

 

C’est ainsi que s’achève notre périple de 13 jours entre Santiago et Pucón. L’artisanat chilien, les volcans, les Mapuches, les condors, les lacs… ont su rythmer cette aventure dépaysante, dévoilant un Chili toujours aussi attachant, surprenant, nous laissant chaque jours admiratifs. Les rencontres humaines et celles avec la nature restent inlassables, ne demandant qu’à n’être vécues et appréciées comme des instants uniques. Voilà ce qui nous rend accro au voyage, ces moments simples sont ceux qui nourrissent notre vie.