déc 17 2015
De San Pedro de Atacama à la Bolivie #1 : le Sud Lipez
Je n’ai pu m’empêcher de vous emmener dans le Sud Lipez, en Bolivie, le temps d’une aparté, tellement le circuit depuis San Pedro de Atacama est fantastique !
De nombreux voyageurs le disent, le tour jusqu’au Salar de Uyuni est pratiquement obligatoire depuis San Pedro de Atacama !
Avec quelle agence avons-nous voyagé dans le Sud Lipez jusqu’au Salar de Uyuni ?
Comment fut mon premier contact avec les boliviens ?
Est-il possible de voyager en Bolivie avec son véhicule loué au Chili ?
Jour 1 : Un Sud Lipez aux lagunes colorées
Nous avons consulté 4 agences pour faire la grande boucle de San Pedro de Atacama au salar de Uyuni et ce fut le jour et la nuit avec la dernière rencontrée. Quand les 3 premières nous ont fournis des infos de piètres qualités vue de la taille du circuit, l’agence « Expediciones Estrella del Sur » nous a clairement convaincu par leur professionalisme.
Je vous la conseille vivement, d’ailleurs elle est aussi recommandée par le routard. Tout est clair, vous voyagez déjà sur votre chaise rien qu’à entendre la description du tour.
Le poste frontière de Bolivie perché sur le plateau andin
Départ à l’aube direction la Bolivie ! Dès la sortie de San Pedro de Atacama, se trouve le poste de la police chilienne, mais nous serons toujours au Chili pendant plusieurs dizaines de kilomètres sur une route traversant le désert. Je suis toujours ébahi à la vue des volcans, avec leurs cols enneigés se dressant en plein désert. Et youpi et on peut voir des lamas !
Nous arrivons en bus à la frontière avec la Bolivie, nous sommes à 47 km de San Pedro et à 4400 m d’altitude, les effets de l’altitude ont ses effets plutot amusant, une fille de notre groupe a eu l’idée d’ouvrir son yaourt, qui lui a giclé dessus à cause du changement de pression. Pourtant nous sommes aux pieds d’imposantes montagnes à côté de nous. Heureusement que c’est l’été car ça pèle un peu quand même à cette hauteur.
S’en suit le tamponnage de passeport, petit déjeuner, et changement de véhicule. On change de voiture parce qu’il faudrait sinon enregistrer l’auto, ce qui serait fastideux pour les agences d’effectuer autant de démarches tous les jours. De plus le 4×4 est préférable sur les routes de montagne boliviennes, le goudron n’est pas vraiment monnaie courante.
Nous partons à 6 passagers dans le 4×4, comme en colo de vacances. Parmis eux, un couple d’Africains du Sud, une irlandaise, 2 suisses et moi français. Voilà ce sont mes nouveaux amis pour 4 jours. Tous anglophones, je ne pensais pas faire autant usage de mon anglais dans les hauteurs du plateau andin.
Parc national, l’accès aux lagunes du Sud Lipez
Nous quittons le poste frontière, et entrons immédiatement dans le parc national bolivien, l’accès coûte 150 bolivianos. Voilà pourquoi il est nécessaire d’effectuer du change avant de partir de San Pedro de Atacama.
La beauté du parc et des paysages boliviens ne tardent pas à se montrer : lagunes colorées aux eaux limpides, montagnes et volcans à perte de vue, plaines désertiques. On ne rate pas les troupeaux de vicuñas et les flamants roses andins. Les paysages à couper le souffle s’enchainent.
Vous voulez des photos ? Ok, vous avez été prévenus :
Activité volcanique de Sol de Mañana
On reprend la route et ca monte encore pour atteindre les « portes de l’enfer » à près de 5000m. Nous sommes à Sol de Mañana et quel spectacle ! D’un coté fonctionnent à plein régime des cocottes minute sous pression et de l’autre cette eau visceuse bouillonnante chargée en minéraux soufrés, appelés Solfatares.
Attention à de ne pas trébucher, la température est située entre 100 et 300 degrés. Des accidents se sont déjà produits, entre les vents projetant de la vapeur d’eau et les affaissements de terrain, le sol est un véritable gruyère.
Laguna Blanca et laguna colorada du Sud Lipez
Je conseille d’être monté en altitude au moins 1 fois avant de partir pour Uyuni. Le circuit passe par des étapes où l’altitude est élevée, vous serez parfois plus haut que le mont blanc ! Certes il n’y a pas d’effort physique, mais la carence en oxygène est bien réelle.
La première étape se termine dans un refuge face à la laguna colorada. On aperçoit une famille de flamants roses ! L’orage et nos ventres affamés nous a vite ramené à l’intérieur. La météo est très changeante de ce côté de la montagne, au Chili le climat est beaucoup plus stable. Les andes sont une vraie fontière météorologique.
Comme à la cantine, tout le monde passe à table , nous sommes 24 et l’ambiance est au rendez-vous entre voyageurs assoiffés d’aventure.
L’endroit est rustique mais fonctionnel. On passera la nuit dans des dortoirs de 6 à 4200m d’altitude. Il n’y a pas de chauffage mais la chaleur humaine et couvertures nous réchaufferont ! Pas de douche non plus, ni de prise électrique pour charger les appareils photos.
Ma batterie portable devient ma meilleure amie. Forcément ce n’est pas la peine de compter sur le wifi. C’est en réalité mieux ainsi, personne n’est collé devant son écran et le jeu de société réuni tout le monde autour de la table.
Jour 2 : La Bolivie et les merveilles du plateau andin
Nous avons été biens reçus par les boliviens : déjeuner, thé, souper, comme au resto. Cependant les personnes travaillant dans me refuge, n’ont pas décroché un mot et ne sont resté entre eux. Même un bonjour au matin fut difficile.
Pendant le repas de la veille, nous avions partagé une bière apportée par nos soins. A ma grande stupéfaction, ils ont tout débarrassé sauf la canette de biere laissé sur la table. Ils ont fait leur travail, rien de plus.
Nos boliviens sont assez sauvages. Je suis allé les voir en cuisine pour les remercier, les deux femmes ne m’ont pas répondu. Peut-être ne m’ont elles pas compris (je suis pourtant bilingue en espagnol), dans tous les cas, elles m’ont ignorées et ont fait comme si je n’existais pas. J’espère en rencontrer d’autres par la suite bien plus abordables.
El Arbol de Piedra : une curiosité en plein désert
Nous repartons de bonne heure et de bonne humeur en quête de paysages aussi magnifiques qu’hostiles pour la vie humaine. Nous arrivons devant une curiosité de la nature : l’arbol de piedra ou l’arbre de pierre. C’est une roche volcanique sculptée par l’érosion, avec le sable, la pluie et le vent.
Allez savoir pourquoi il gise ici en plein désert. En tout cas, il attire regards et objectifs, mais un jour … il cèdera sous son propre poids.
Nous découvrons un monde qui existe il y a probablement plusieurs milliers d’années. Nos ancêtres ont dû apprendre à survivre dans cette zone aux conditions de vies difficiles. Notre chauffeur nous a conduit à travers un canyon, nous montrant la présence d’une plante qui une fois séchée une année durant, a servi jadis de combustible. On l’appelle « llareta » ou connu plus généralement connue sous le nom de « azorella compacta ».
C’est le seul végétal présent dans cette contrée, pas un arbre, pas de mauvaises herbes, rien, seulement du sable et de la roche. Les ressources sont limitées, d’autant que cette unique plante ne pousse que … d’un centimètre carré par an !!
Les flamants roses : habitants du Sud Lipez
La route continue, je commence à me sentir un peu à l’étroit dans le véhicule, mais la vue d’une horde de flamants roses me fait vite oublier l’inconfort du 4×4. Waouh ! je remets mes tongs pour sortir pour aller voir des près ces acteurs unijambistes de l’extrême. En plus ils passent leur temps la tête dans l’eau à manger, elle est pas cool la vie d’un flamant ?
L’heure du midi retentit et notre équipe de boliviens avaient bien prévu le coup : pic-nic au bord d’une lagune multicolore : la laguna hedionda, en français, la lagune puante.
L’activité volcanique rejète du sol des minéreaux riches en souffre et en bore, d’où cette (légère) odeur d’oeuf pourri mais qu’est-ce c’est beau !
Nous traversons depuis 2 jours le désert du Sud Lipez, du matin au soir. Nous ne connaissons pour le moment qu’un pays inhabité. Nous arrivons enfin dans un village, à San Juan, avec ses quelques habitants aux tenues typiques : jupes pour les femmes, chapeau et couverture multicolore.
En tout cas, les boliviens rencontrés sont curieux mais n’aiment pas trop que l’on entre dans leur monde. Leurs réponses aux questions sont rapides et n’aiment pas être pris en photo. Je vais devoir agir dans la discrétion pour le prochain article au Salar de Uyuni.
Dernier conseils
Prévoyez de réserver, auprès de l’agence Estrella del Sur, au moins 2 jours avant, car il faut entre 4 et 6 personnes pour embarquer.
N’oubliez pas de changer de la monnaie en bolivianos avant de partir, il faut payer l’entrée du parc national, ainsi que la taxe de sortie du territoire bolivien.
Coût : avec retour à SPA (sur 4 jours) : 125.000 pesos (tarif 2015) – 150.000 pesos (tarif 2016)
Sans retour : sur 3 jours : environ 100.000 pesos (tarif 2015)
Visitez les voisins
Je n’ai pas connu de loueur chilien qui permettait le passage de la frontière Bolivienne avec son véhicule de location, même combat pour le Pérou. Pour l’Argentine, il est autorisé sous conditions d’en demander un permis avec anticipation et d’un coût d’assurance aditionnel.
Nous terminons cette longue 2nde journée dans un hôtel, perdus milieu de nulle part. Sa particularité ? Il est construit tout de sel. El Salar de Uyuni, n’est surement plus très loin !
Je ne le sais pas encore mais demain sera l’une des plus belles journées de voyage -> À suivre ici
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Claire
nov 01, 2016 @ 02:38:42
Bonjour Guillaume,
merci pour ton superbe site et tes excellents conseils.
Nous sommes en ce moment à Santiago et préparons une excursion à San Pedro de Atacama et alentours.
Petite question très précise : pour cette excursion de 4 jours en Bolivie, faut-il prévoir un sac de couchage pour la nuit ?
Merci d’avance pour ta réponse et merci encore pour ton super travail.
Mathieu Guillouzo
nov 02, 2016 @ 12:57:25
Bonjour Claire,
Je n’avais pas prévu de sac de couchage avec moi, cependant un petite laine la nuit en plus ne m’aurait pas fait de mal. Les logements en Bolivie ne sont pas pourvus de chauffage, et en altitude il ne fait pas très chaud, même en été.
A bientôt
Claire
nov 06, 2016 @ 20:49:23
Merci pour ta réponse. Nous prévoirons donc quelques laines supplémentaires pour la nuit.
Romane
juin 28, 2017 @ 21:28:11
Bonjour Mathieu !
Merci pour ce site qui nous donne plein de bons plans et nous fait rêver !
Je vais faire San pedro de Atacama en septembre mais j’aimerais bien compléter par le salar d’uyuni par la même occasion. Combien de temps penses-tu qu’il faut se dégager pour pouvoir faire les deux sachant que je réside à Santiago ? Une semaine risque d’être un peu court non ?
Merci d’avance pour ta réponse.
Mathieu Guillouzo
juin 28, 2017 @ 22:27:44
Salut Romane,
Une semaine c’est à moins avis bien trop court. Le salar d’uyuni depuis San Pedro avec retour à SPA, il faut 4 jours. Pour San Pedro même, je te dirai que 3-4 jours sont un minimum. Pense en amont à ce que tu aimerais découvrir, de quelle manière (plusieurs articles sont parlent de ces sujets). Il existe en réalité mille et une manière d’aborder la région, selon tes goûts et ton budget car à San Pedro, le porte-feuille peut vite flamber.
A tous ces jours sur place, on ajoute le transport, presque 1 journée par avion pour l’aller seul ou 24 heures en bus entre gares routière ! Donc au total, mieux vaut avoir 10 jours au plus court pour ce voyage.
je t’invite à regarder cette vidéo que j’ai montée sur le salar d’Uyuni, c’est magique : http://www.guide-de-voyage-chili.com/san-pedro-de-atacama-salar-de-uyuni-vd/
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