Présidente du Chili : Michelle Bachelet de retour ?

L’année 2013 a vu la commémoration des 40 ans du coup d’état militaire d’Augusto Pinochet.

Interpelé par le sujet et en vue des élections de la nouvelle présidente du Chili de cette fin d’année, j’ai souhaité en savoir davantage sur les conséquences des régimes antérieurs, dans la politique aujourd’hui.

Quel est l’impact des politiques extrêmes imposées avant l’instauration de la démocratie ?

Gauche, droite, extrêmes, la démocratie est-elle en danger ?

Est-ce si différent qu’en France ?

Vous allez découvrir ce que pensent la plupart des chiliens que j’ai rencontrés et avec lesquels j’ai conversé à ce sujet politiquement correct !

 Une nouvelle présidente du Chili

J’écris ce billet alors que nous sommes entre les 2 tours des élections présidentielles de cette fin d’année 2013.

Premier vote du 17 novembre, le second aura lieu le 15 décembre

Trop à gauche : Salvador Allende

Allende, qui fait plutôt bonne figure en France (voire un quasi héros) ne laisse pas le même souvenir au Chili. Coupable d’une hyper inflation, rationnement pour tous, chaos : ce fut un manque de liberté total. L’extrême gauche n’a pas bonne figure.

Le coup d’état de Pinochet, en 1973, a stoppé ce régime pour laisser place à une dictature militaire.

Trop à droite : Augusto Pinochet

Le renversement du communisme est perçu comme une libération mais ce gouvernement d’extrême droite a commis parallèlement quantité de meutres. Les droits de l’homme ont été violés. Beaucoup d’innocents sont morts, le peuple a du mal à le digérer.

Paresse et magouilles à gauche

En 1990, la gauche revient démocratiquement au pouvoir. Se sont succédés divers gouvernements pendant de nombreuses années. Elle est accusée d’avoir été inactive mais surtout d’avoir fait disparaitre beaucoup d’argent, et personne ne sait vraiment où se trouve cet argent maintenant. « Ce sont tous des voleurs » ai-je entendu.

Propre à droite mais excessivement riche

Le gouvernement de droite actuel (dirigé par Sebastián Piñera, élu il y a 4 ans) est très « clean » avec les comptes, mais le président possède beaucoup d’entreprises. C’est une des personnes les plus riches du pays et cela ne plaît pas au peuple qui n’aime pas l’injustice. Au Chili, il y beaucoup d’injustices d’économiques. C’est le premier point qui déplaît avec ce président.

Michelle Bachelet espère bien être présidente du Chili – Concepción

 « Plus d’emplois et meilleurs »

« Le Chili de tous »

« Nouvelle Majorité »

L’image ternie de la droite

Le visage de Pinochet est encore bien ancré dans le parti de droite. Il persiste encore cette stigmatisation sociale que la droite est fasciste, riche et a le pouvoir sur tout. Ainsi elle peine a se faire une place dans le monde politique et n’a pas encore eu l’opportunité de montrer ce qu’elle peut faire, ni eu beaucoup de candidats représentatifs pour le peuple. La gauche a triomphé depuis la chute de Pinochet en 1990.

Le président Piñera termine son mandat avec une grande impopularité.

Dans tous les cas, il ne peut pas se représenter une deuxième fois consécutive car la contitution chilienne l’interdit.

La candidate représentant le parti, c’est Evelyn Matthei, ou aussi dit « une invention de dernière minute ! ». Le parti est complètement désorganisé et a dû mal a faire face à la Michelle Bachelet.

Croire à l’égalité pour tous ?

Il y a une réelle envie du peuple d’équilibrer les différences sociales.

Comment faire pour qu’elle ne soit pas aussi grande qu’actuellement ?

Des thèmes comme l’éducation et la santé reviennent très fréquemment, car bonne éducation et bonne santé ne rime pas vraiment avec petits salaires. Le programme socialiste de centre-gauche expose clairement cette volonté.

Campagne d’Evelyn Matthei – Santiago

« Oui, c’est possible »

Bachelet est-elle crédible après avoir déjà gouverné une fois le pays ? (alors qu’elle n’aurait tenu qu’une petite partie de ses promesses)

Face à la faiblesse de la droite et l’impopularité du gouvernement actuel, qui va devenir la prochaine présidente du Chili ?

Conclusion

Le Chili a connu des gouvernements extrêmes et les conséquences de vies qui vont avec. 20 ans après la fin de la dictature, nous assistons à une évolution notoire :  2 femmes sont en lice pour le pouvoir. Elles montrent une image récente et moderne de la société.

Mes principaux interlocuteurs sont tous agés de 30 ans en moyenne et aucun ne craint un retour à la dictature à l’avenir. La démocratie est un acquis qu’il faut consolider et améliorer.

Les 2 bords politiques ont déçu par le passé. Il y a cette impression d’alternance entre partis. Quand l’un est impopulaire ou désorganisé, la tendance va pour l’opposition. C’est bien le sentiment ressenti ici à Santiago.

Résultats du second tour : le 15 décembre 2013.

En attendant les évolutions et changements espérés, le Chili, qui a connu de nombreux régimes politiques en à peine un demi-siècle, cherche encore ses marques.