Coutumes, vouvoiement et politesse au Chili

 

vouvoiement

Ne passez pas pour des sauvages ou des mal-propres, en connaissant les coutumes et règles de politesse au Chili.

Les salutations, les pourboires, le vouvoiement dépendent de règles différentes de celles dont nous avons l’habitude.

 

Quand vous ne DEVEZ pas refuser de donner la pièce ?
Quelle sont les 3 conditions qui vous permettent de tutoyer au Chili ?

 

 

Les coutumes et le savoir-vivre au Chili

 

Salutations

Au Chili, on ne fait ni deux, ni trois, ni quatre bises mais seulement une seule. Alors en étant habitué à en faire au moins deux, vous aurez peut-être un moment de solitude après la première : c’est du vécu.

Pour les hommes liés par une amitiés, une embrassade sera parfait, la bise masculine restera incomprise. Pour les couples hommes-hommes ou femmes-femmes, disons que les mentalités ont du mal à accepter l’homosexualité. J’ai aussi remarqué que certains se saluent plusieurs fois par jour, comme si le soir venu, ils avaient oublié qu’ils s’étaient déjà salués le matin même.

Mini services solidaires

Le Chili regorge de petits jobs permettant de gagner 2-3 copecs pour d’arrondir un salaire pas très élévé. Il est coutume de donner au moins quelque chose même si ce n’est pas énorme.

Par exemple au supermarché, des personnes souvent jeunes, mettent vos courses dans des sacs plastiques. En station service, les pompistes souhaitent laver votre pare-brise ou si garés à l’extérieur d’autres posent un pare-soleil sur votre véhicule. Même si vous n’avez rien demandé, vous ne pouvez pas refuser de lui donner 100 pesos, rien que par solidarité.

Pratiquer ce mini service est toujours mieux que de faire la manche devant un distributeur ou dans une gare !

 

coutumes au chili

Jeunes mettant vos courses dans les sacs

 

Les pourboires

Vous devez savoir que les prix sur la carte dans un restau n’incluent pas le service. Cela signifie que l’addition sera majorée de 10% au moment de payer. Même si on vous demande votre accord, vous ne refuserez pas, à moins d’avoir été sacrément mécontent. Pour vous, ces 10% ne sont rien, pour l’employé c’est beaucoup, car je doute que vous aimeriez recevoir sa fiche de paie !

A table

A qui n’a-t-on pas rabâché d’essuyer son assiette avec son pain ? Au Chili, il ne faut pas le faire, c’est juste pas très propre. Par contre vous devez finir votre assiette. Si vous aimez votre plat, dîtes-le haut et fort auprès aux convives, et même plusieurs fois au risque de mal faire passer le message. Un petit « Sí me gusta », se traduira immédiatement par « non, c’est pas bon ».

 

-> J’en parle dans mon guide gratuit : « A faire et ne pas faire au Chili »

 

 

Quand savoir vouvoyer ou tutoyer ?

 

Ils se connaissent et se vouvoient, tandis que dans la rue, ils tutoient des inconnus. C’est pourquoi je me suis retrouvé dans des situations sans vraiment savoir quelle formule je devais utiliser. Manquer de respect ou passer pour un ridicule ? Toujours est-il qu’en cas de doute, j’essaie toujours de formuler les phrases différemment.

 

Vocabulaire

La forme du vouvoiement :

vous (une seule personne) -> usted [ous-téd]

vous (plusieurs personnes) -> ustedes [ous-tédés]

La forme du tutoiement :

tu -> tú [tou]

toi -> ti

te -> te [té]

Au Chili, il n’existe pas le tutoiement pluriel comme en Espagne (vosotros). Le « vous » est identique au français que l’on tutoie ou vouvoie plusieurs personnes, on dit « ustedes ».

Politesse au Chili : les règles tacites

politesse au ChiliLe respect

Le « vous » marque la distance, le respect, le manque d’intimité. En famille à la maison, tout le monde se tutoie bien sûr, sauf parfois quand le sujet devient sérieux. Le vouvoiement peut s’employer juste pour poser une question et attirer l’attention, en responsabilisant son interlocteur. « Où étiez-vous hier soir ? » demande le père à sa fille.

Vouvoyer les jeunes enfants apporte une marque d’affection. Il est normalement commun de les tutoyer, sauf pour leur montrer une attention particulière.

 

C’est ainsi que 2 personnes, tantôt se tutoient, tantôt se vouvoient.

 

La classe sociale

La classe sociale des gens est un paramètre important pour déterminer si l’on vouvoie ou l’on tutoie. Le vouvoiement est de rigueur si vous vous adressez à quelqu’un appartenant à une classe sociale dîte « plus élevée » et inversement, il est courant de tutoyer les classes dîtes « plus basses ».

 

A la maison, l’emploi d’une aide pour les tâches ménagères n’est pas rare, pour ceux qui peuvent se le permettre. Même si vouvoiement et tutoiement se mélangent, la femme de ménage aura bien plus tendance à marquer la forme du « vous », que le chef de maison, même si cela fait de nombreuses années qu’ils se connaissent. Je me suis même fais vouvoyer par une femme de ménage alors que je suis bien plus jeune.

 

En station service, il n’est pas rare de tutoyer les pompistes, chargés de vous faire le plein et accessoirement de vous laver le pare-brise, même si vous ne les connaissez pas. C’est comme pour payer le parking, les horodateurs sont humains. Si vous tomber sur quelqu’un de plus âgé, il sera préférable de le vouvoyer.

L’âge

Quand je suis rentré dans une boutique de costume, le vendeur m’a immédiatement dit « tu ». Nous avions sensiblement le même âge, et appartenant visiblement d’une même « classe sociale » : français moyen contre chilien moyen. Le tutoiement s’est donc imposé me mettant à l’aise pour m’inciter à l’achat.

 

Petite complication, ce n’est pas parce quelqu’un vous dit « tu », que vous avez le droit de faire pareil. Vous devez vouvoyer par exemple les parents de vos amis. Les chiliens les appellent « tío ou tía » (signifiant litéralement oncle ou tante), mais en retour vous serez tutoyé, parce que vous êtes plus jeune, même à classe sociale égale.

 

-> Il ne reste qu’à se mettre en situation et pratiquer !