Le volcan Villarrica : luge, crampons et cratère !

 

Ce jour est enfin arrivé, aujourd’hui nous grimpons jusqu’au cratère du volcan Villarrica ! L’excitation est à son paroxysme. Nous serons bientôt au bord de cette gigantesque cheminée fumante, presque dans la gueule du monstre. Si vous avez l’intention de monter au volcan, lisez cet article, il pourrait bien vous aider à mieux organiser votre ascension au volcan Villarrica.

 

-> Comment se déroule l’ascension (et aussi la descente) ?

-> Les paysages cachés en altitude

-> Les plus et moins de cette expérience

 

volcan Villarrica

 

 

Circuit de Santiago à Pucón J10  : L’ascension du volcan Villarrica

 

Mais pourquoi tant d’attrait ? Serait-ce Le défi sportif ? Le panorama grandiose en altitude ? Le fait de flirter avec un « risque » de réveil soudain ? Peut-être un mélange de tout je crois. L’activité tellurique est hautement surveillée depuis Pucón. Il vaut mieux car une fois en éruption, la lave du volcan Villarrica dévale suffisamment vite qu’elle atteindrait Pucón en 10 minutes. D’autant plus que c’est le volcan le plus actif du Chili. Alors rien de sert de courir, il vaut mieux ne pas y aller si un quelconque danger imminent existait.

C’est mon 2ème volcan chilien que je découvre jusqu’au cratère avec ma co-équipière de montagne, ma soeur. Le précédent était le volcan Láscar non loin de San Pedro de Atacama. Dans un tout autre décor, je vous invite à lire cette aventure ici, qui s’est révélée être un vrai défi sportif au dessus des 5000 mètres d’altitude.

 

 

Le réveil des sportifs

 

5h30, le réveil sonne. J’ai beau être matinal, mais s’extirper de la couette avant le lever du soleil n’est jamais un plaisir. Heureusement, la motivation est là. Nous avons rendez-vous dans 1 heure à l’agence. Nous découvrons nos co-équipiers, d’Israël, des Pays-bas, de Suisse, nous sommes les seuls français. Le volcan attire des voyageurs de tout horizon. L’avantage est que tout le monde peut participer, même si n’avez que des tongs aux pieds car l’agence prête les chaussures, voire même les lunettes de soleil (obligatoire pour monter). Nos guides nous remettent donc l’équipement et c’est parti, tous dans le mini-bus ! Nous ne faisons pas semblant, avec le piolet et les crampons, nous sommes désormais de vrais andinistes.

 

Arrivés à la base de départ, deux options s’offrent à vous, commencer le premier tronçon en marchant ou prendre le télésiège. Etant un minimum sportif, vous pouvez marcher sans problème. La crainte de ne pas arriver en haut pourrait vous traverser l’esprit, surtout si la proposition d’une remontée mécanique s’offre à vous mais sachez que l’ascension du volcan Villarrica ne présente pas de difficulté majeure et le rythme sera assez cool, voire trop mou. Le télésiège coûte 10.000 pesos, pas donné mais c’est le prix du confort.

 

telesiege chili

Bon il y a trou, mais il fonctionne quand même ce télésiège ?

 

Nous entamons la partie enneigée. Le guide nous explique comment l’on se sert d’un piolet pour ne pas dévaler la pente en cas de chute. Toutes les explications sont en anglais, vue la majorité d’étrangers dans le groupe. et nous partons donc en file indienne. Je remarque que nous ne sommes pas aussi nombreux que dans le bus. où sont donc les autres ? Sans n’avoir compris pourquoi, le groupe s’est divisé et sommes retrouvés avec les plus fragiles de tous. C’est pour cela que je trouvais l’ascension vraiment lente. C’est intelligent de la part de l’agence, car il est évident que nous ne sommes pas tous égaux concernant nos capacités physiques, à condition de se retrouver avec les gens qui nous correspondent.

 

ascencion volcan Villarrica

 

 

L’ascension du volcan Villarrica, destination cratère fumant !

 

Plus haut nous effectuons une première pause. Waaaaa, la vue de dingue ! Le lac Villarrica est visible entièrement, les autres montagnes nous semblent plus petites. Nous apercevons 2 autres volcans au loin, le Llaima et le Lonquimai, d’altitude similaire au Villarrica, dans les 2900 mètres. On va fêter ça en mangeant une banane tien ! La pause est aussi le moment de chausser les crampons, car le terrain neigeux est glissant. Bientôt, nous retrouvons le groupe de tête qui s’était arrêté aussi et profitons de changer. Nous avons tout gagné en fait, même un autre guide, plus sage et intéressant, car le jeune d’avant était trop fier de son job, se montrant parfois trop pesant.

 

Cordillere chili

 

crampons neige

 

lac Villarrica

 

Le cratère n’est plus très loin, la montée s’accentue un peu et le froid plus intense. Rassurez-vous ce n’est pas le pôle sud non plus ! Quand nous levons la tête, nous voyons toujours cette fumée s’élever dans le ciel, signe que nous avançons droit vers le cratère. C’est incroyable tout ce dont nous avons monté, les autres sont petits au loin, même les proches montagnes que nous surplombons paraissent désormais ridicules. Il y a clairement plus de monde dans cette dernière partie, ou plutôt, nous sommes tous concentrés en haut du cône, le chemin étant le même pour tous. Les odeurs de souffre se font sentir. Nous sommes près du but.

 

Mathieu Guillouzo

 

Alors comment est-il ce cratère ? Bien le voilà, bien rond avec petit trou au milieu par où s’échappe la fumée. En ce déplaçant un peu, on arrive à apercevoir la lave, d’un rouge bordeaux très foncé. Des géologues travaillent à côté, quel formidable métier je trouve, pendant que d’autres s’amusent à faire des selfies. Des portrait comme ça, ce n’est pas tous les jours ! Focalisés par ce qu’on pouvait observer dans le cratère, je me rends compte ensuite que le paysage derrière le volcan Villarrica est tout aussi sublime, celui qu’on ne peut voir que depuis la cime. Alors nous profitons, valorisons, nous écartant de la foule pour apprécier le moment présent. Nous nous sentons comme déconnectés tout là haut, comme coupés du monde, dans un environnement hostile où la nature domine par sa grandeur, sa force. Bien sûr nous nous félicitions, un effort qui nous a conduit au but doit être reconnu, c’est bon pour la confiance en soi.

 

volcan Villarrica

A gauche le cratère, le lac Villarrica à droite

 

cratère volcan Villarrica

Dans le cratère du volcan Villarrica

 

Andes chili

Vue derrière le volcan

 

 

Comme aux sports d’hivers en été

 

L’heure de la détente est arrivée. Nous rangeons les crampons pour les substituer par une luge ! Si ça ce n’est pas fun, la méga descente jusqu’à la base. Des couloirs sont parfois déjà tracés, nous faisant prendre des bosses par surprise, on peut bien manger un peu de poudreuse !

 

L’ascension du volcan Villarrica est vraiment une expérience agréable, complètement dépaysante. La difficulté est relativement facile pour la montagne, sans aucun problème d’oxygène pour les personnes en bonne santé cardiaque. Il est vrai que le coût l’ascension (80.000 pesos) pourrait-être un frein mais quand on aime, cela les vaut. Victime de son succès, j’ai trouvé le volcan Villarrica trop peuplé de touristes à mon goût. Néanmoins, cela n’enlève rien à la beauté des lieux. Merci à l’agence Turismo Volcan Aventura pour cette belle journée.

 

J’ai aimé :

- marcher dans la neige en plein été,

- monter avec des crampons aux pieds,

- admirer le splendide panorama comme on n’en voit trop peu souvent, en mangeant une banane !

- descendre en luge 

 

J’ai moins aimé :

- Le manque de liberté dû au fait de suivre un groupe (trouver une agence qui propose des ascensions en comité restreint)

- La quantité de personne sur le volcan (on ne peut pas y faire grand chose).

 

montée volcan villarrica

We did it !